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Les 3 leçons de Michel Onfray sur PowerPoint

Hier, les patrons de iTELE et de BFM, Céline Pigalle et Hervé Béroud, étaient tous deux invités dans le Petit Journal de Yann Barthès. Dans une séquence, le philosophe Michel Onfray a livré une critique des chaînes d’information en continu. Regardez.

Les trois remarques du philosophe sont très utiles pour la conception d’un PowerPoint efficace et pour la prise de parole en public en général.

« Il y a 8 ou 9 ou 10 informations en même temps sur l’écran »

Il ajoute : « ça ne peut pas s’adresser à l’intelligence des gens, on aura tout vu mais rien retenu ».
Lorsque vous faites un PowerPoint, ne considérez jamais que c’est un document !
Un document est fait pour être lu en détail sans qu’il y ait un orateur qui parle en même temps. On y met en général du texte, des graphiques détaillés et des tableaux fournis. Si vous mettez ce genre de choses sur des diapositives destinées à être projetées pendant que vous parlez, il se passe exactement ce que dénonce Michel Onfray : on voit tout mais on ne retient rien. On entend tout mais on n’écoute pas. On l’oublie à cause du poids des habitudes, mais quand on fait cela, on fait effectivement un pied de nez à l’intelligence de son auditoire.

Il sera bien plus efficace pour vous de projeter des éléments réellement visuels : courts messages, photos, graphiques simplifiés qui soulignent votre propos… jamais de blocs de texte, jamais de grands tableaux et très rarement des listes à puces.

« C’est plus facile de capter l’attention de quelqu’un avec du pathos »

Ici, Michel Onfray critique le fait de faire appel constamment et comme une ligne de conduite aux émotions négatives du public : il cite « les pleurs, les cris, les larmes », mais il aurait pu également parler de la peur et de la colère.

Mais quand vous prenez la parole en public, il se passe en général exactement le contraire : vous faites trop appel à la raison et pas assez aux émotions de votre public. C’est le meilleur moyen de perdre l’attention de votre auditoire. Il ne s’agit pas de faire comme BFM et iTELE : faire pleurer à tout prix. Il s’agit de raconter une anecdote pour étayer votre propos, de faire une analogie pertinente sur un point technique avec quelque chose qui « parle » ou bien de faire appel au vécu de votre auditoire avec des phrases qui commencent par « Il vous est arrivé de ».

Il est essentiel de le faire notamment au début de votre intervention, parce que oui, c’est plus facile de capter l’attention de quelqu’un en faisant appel à ses émotions. Et ce n’est pas un problème tant que vous continuez également à faire appel à sa raison.

« Eviter de croire que le journalisme consiste à dire ce qu’il y a sur l’image »

« L’époque du journaliste qui fait autre chose que de dire ce que l’image dit déjà est une époque morte » ajoute le philosophe.
N’utilisez pas votre PowerPoint comme un prompteur. Si vous n’avez aucune plus-value par rapport à vos diapos, votre public se dira qu’il serait bien mieux assis dans un canapé à lire votre diaporama et qu’il perdrait moins de temps.

Votre PowerPoint et les mots que vous prononcez ne sont pas destinés à se répéter pour avoir l’illusion de bien ancrer le message, mais ils sont bien destinés à se compléter. De la même manière que le bon journaliste va apporter ses mots pour commenter l’image qui est diffusée, le bon orateur aura les mots qui seront le complément du visuel qui est projeté.

Ne pas noyer l’auditoire sous les informations, faire parfois appel à ses émotions et ne pas se servir de PowerPoint comme d’un prompteur : voici trois conseils qui vous feront sortir du lot des 90% d’orateurs ennuyeux dont on ne retient aucune grande idée !

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